lundi 29 janvier 2018

L'oiseau de Colette

d'Isabelle Arsenault,
one-shot paru en 2017, aux éditions de La Pastèque
Résumé : Pauvre Colette, récemment déménagée dans un nouveau quartier, sa mère lui refuse un animal de compagnie. Mais lorsqu’elle cherchera à se faire de nouveaux amis, ce sera grâce à une perruche… imaginaire !  
Mon avis : Cette BD est destinée aux tout petits. Elle est très belle, les illustrations sont réalisées en noir et blanc avec seulement quelques touches de jaune, ce qui est vraiment très original. L'histoire parle de l'imaginaire enfantin, d'une enfant qui s'invente un animal de compagnie ce qui va lui permettre de se faire de nouveaux copains dans son quartier.
Une belle découverte !

Les extraordinaires aventures du géant Atlas

de Denis Baronnet,
paru en 2017, aux éditions Actes Sud Junior
Résumé : Zeus, qui a vaincu Atlas, ne lui laisse qu’une alternative : soit il accepte de porter le ciel, soit il est envoyé sous terre. Le chef des géants accepte et se retrouve envoyé de l’autre côté de la Méditerranée, dans un endroit reculé où se rejoignent le ciel et la terre.
Après des milliers d’années d’isolement à porter le ciel, Atlas reçoit la visite d’Héraclès, le demi-dieu qui cherche à récupérer les pommes d’or du jardin des Hespérides, puis celle de Dédale, qui lui propose de construire une tour qui supporterait le poids à sa place.
Mais Atlas, en grand professionnel, rechigne à abandonner sa tâche. Jusqu’au jour où ses fesses se mettent à le démanger terriblement…

"Zoïgos n'a pas le temps de finir. Zeus le foudroie. Il y a un puissant éclair et puis un petit tas de cendres fumant, à l'endroit où se tenait l'instant d'avant ce dieu obscur et qui le restera.
- Oups, ça part tout seul, ce truc ! Une autre suggestion ? Lance le roi des dieux, tout sourire, mais il ne faut pas s'y fier à son équipe."

Mon avis : Ce court roman destiné à un jeune public est très drôle et permet de découvrir la mythologie sous un nouvel angle. Et si les "méchants" n'étaient pas si méchants que ça ? Le géant Atlas est le personnage principal de cette histoire. Il rencontre un certains nombre de héros, dont Héraclès ou encore Persée, la fin de chacun des mythes est légèrement modifiée pour servir le Titan. On passe un vrai bon moment avec ce petit livre !

jeudi 25 janvier 2018

Le mystère Henri Pick

de David Foenkinos,
paru en 2016, aux éditions Gallimard

Résumé : En Bretagne, un bibliothécaire décide de recueillir tous les livres refusés par les éditeurs. Ainsi, il reçoit toutes sortes de manuscrits. Parmi ceux-ci, une jeune éditrice découvre ce qu’elle estime être un chef-d’œuvre, écrit par un certain Henri Pick. Elle part à la recherche de l’écrivain et apprend qu’il est mort deux ans auparavant. Selon sa veuve, il n’a jamais lu un livre ni écrit autre chose que des listes de courses... Aurait-il eu une vie secrète? Auréolé de ce mystère, le livre de Pick va devenir un grand succès et aura des conséquences étonnantes sur le monde littéraire. Il va également changer le destin de nombreuses personnes, notamment celui de Jean-Michel Rouche, un journaliste obstiné qui doute de la version officielle. Et si toute cette publication n’était qu’une machination? Récit d’une enquête littéraire pleine de suspense, cette comédie pétillante offre aussi la preuve qu’un roman peut bouleverser l’existence de ses lecteurs.


"Selon lui, la question n'était pas d'aimer ou de ne pas aimer lire, mais plutôt de savoir comment trouver le livre qui vous correspond. Chacun peut adorer la lecture, à condition d'avoir en main le bon roman, celui qui vous plaira, qui vous parlera, et dont on ne pourra pas se défaire. Pour atteindre cet objectif, il avait ainsi développé une méthode qui pouvait presque paraître paranormale : en détaillant l'apparence physique d'un lecteur, il était capable d'en déduire l'auteur qu'il lui fallait."


Mon avis : J'ai apprécié la lecture de ce roman de David Foenkinos. On retrouve toute la délicatesse de son écriture. Petit bémol, il y a de nombreux personnages secondaires et il est parfois difficile de se souvenir quels sont leurs liens. Cependant, ces personnages deviennent rapidement des protagonistes de premier plan. L'histoire est très subtile avec beaucoup d'humour.
Un roman fantaisiste à découvrir !

Le petit violon

de Jean-Claude Grumberg,
paru en 1999, aux éditions Actes-Suc Papiers,
collection Heyoka Jeunesse
Résumé : Léo, le camelot, est seul dans sa roulotte et découvre le secret du bonheur : avoir un enfant. La petite fille sourde rencontrée au cirque Univers le rend quelque temps heureux, mais il songe à son éducation. Il la confie au pédagogue. Sarah grandit et revient au cirque, tombe amoureuse du jeune homme et, bien sûr, elle part vivre sa vie. Le pauvre Léo est seul à nouveau, et "ainsi va la vie".

"Ne pas rester seul c'est bien , savoir rester seul c'est mieux."

Mon avis : Cette pièce de théâtre est la première de Jean-Claude Grumberg. J'ai beaucoup aimé cette lecture. Le texte est très poétique, Léo le Camelot est attachant, l'histoire émouvante. Une très belle histoire à mettre entre les mains des plus jeunes mais pas que !

Virus L.I.V. 3

de Christian Grenier,
paru en 2007, aux éditions Hachette
Résumé : Le gouvernement des Lettrés a interdit les écrans et décrété la lecture obligatoire. Face à cette tyrannie, les Zappeurs se révoltent : ces jeunes rebelles, adeptes de l'image, propagent un virus qui efface les mots à mesure qu'ils sont lus. Seule Allis est capable d'identifier l'inventeur du virus et de trouver un antidote.

"Aussi, au moment où tu vas refermer cet ouvrage, lecteur, il faut que tu admettes cette éventualité : peut-être es-tu le héros d'une autre histoire, la tienne, qu'un lecteur lit dans un monde plus réel que le tien.
Et moi, Allis, je tiens à te remercier : grâce à toi, désormais, j'existe. Peut-être pour très longtemps. Car ce sont les lecteurs qui rendent les personnages éternels."

Mon avis : Cette dystopie de Christian Grenier est l'une des premières du genre dans la littérature jeunesse. L'auteur nous entraine dans une société autoritaire où la lecture est le mot d'ordre. Les opposants à ce gouvernement sont les Zappeurs, des individus passionnés par les écrans.
Bien qu'il soit destiné à un jeune public, ce roman est très agréable à lire. On y retrouve de nombreuses références à d'autres œuvres et d'autres auteurs, notamment dans le choix du nom des personnages comme Allis L. C. Wonder ou encore Céline L. F. Bardamu.
Cette histoire est une bonne façon de s'initier à la S.F.

mardi 23 janvier 2018

Promise

d'Ally Condie,
paru en 2010, aux éditions Gallimard Jeunesse



Résumé : Cassia a toujours fait confiance. Quand elle apprend qu'elle est promise à son meilleur ami, tout semble parfait. Jusqu'à une toute petite erreur du système, qui ne dure qu'une seconde. Une seconde qui suffit à plonger Cassia dans un dilemme impossible : Xander ou Ky, la vie qu'elle connaît ou la route inexplorée, les certitudes ou l'amour qui finalement décidera pour elle. 


"C'est l'un de mes préférés, parmi les Cent Poèmes, ceux que notre Société a choisi de conserver, à l'époque où ils ont décidé que notre culture était trop éparse, encombrée. Ils ont formé des commissions chargées de sélectionner les cent meilleures chansons, les cent meilleurs tableaux, les cent meilleurs romans, les cent meilleurs poèmes. Et ils ont éliminé le reste. Effacé à jamais. c'était nécessaire, slon la Société, et tout le monde a approuvé, cela semblait censé : "Comment apprécier pleinement un art quand les chefs-d'oeuvre sont noyés dans la masse ?"


Mon avis : Ce roman est le premier tome d'une trilogie et c'est une très belle découverte ! Le rythme est assez lent et les descriptions nombreuses, ce qui permet à l'auteur de placer son contexte, son histoire, présenter ses personnages, pour développer dans les tomes suivants la rébellion. La Société gère tout, sait tout, ce qui est assez angoissant ! L'écriture fluide d'Ally Condie nous fait réfléchir sur l'amour, la liberté et la recherche du bonheur.

Silhouette

de Jean-Claude Mourlevat,
paru en 2013, aux éditions Gallimard Jeunesse
Résumé : Dix nouvelles fortes et cruelles.
Lorsqu'elle découvre que son acteur préféré vient en tournage près de chez elle, Pauline, une mère de famille discrète, répond à une annonce pour être «silhouette».
Puisque ses jours sont comptés, monsieur Duc n'a qu'une idée en tête : retrouver les personnes auxquelles il a fait du mal autrefois et leur demander pardon...
Dans le car qui l'emmène en colo, Guillaume, 14 ans, s'aperçoit qu'il a laissé son chat enfermé dans sa chambre. Il doit impérativement retourner le délivrer...
Que réservera le destin à ces héros ordinaires habités chacun de belles intentions?

"Est-ce qu'on peut lire des centaines de romans sans succomber un jour à la tentation d'en écrire un soi-même ? Il semble que oui : des millions de gens s'en accommodent très bien. Moi non. Le lecteur ordinaire que j'étais s'est doublé peu à peu d'un jaloux. " Ce que je lis là; est-ce-que je serais capable de l'écrire ?" me demandais-je. Je me répondais en secret : "Oui ".

Mon avis : Je recommande à tous de lire ce recueil de nouvelles ! Vraiment très bien écrit, ces dix histoires nous plongent dans le quotidien de personnages ordinaires qui vont faire face à la cruauté de la vie. Le hasard ne fait pas toujours bien les choses, les personnages de Jean-Claude Mourlevat vont l'apprendre à leur dépens ! L'humour noir, très présent dans ce livre, surprend le lecteur. Les chutes des  nouvelles sont totalement inattendues. Vraiment à lire de toute urgence !

Kill the indian in the child

d'Elise Fontenaille,
paru en 2017, chez Oskar éditions

Résumé : Comme tous les jeunes Indiens, Mukwa, 11 ans, est arraché à sa famille et envoyé à Sainte Cécilia, un pensionnat canadien. Pour tout apprentissage, le jeune Ojibwé découvre l'humiliation, la privation de nourriture, les mauvais traitements... Car le mot d'ordre est Kill the Indian in the child : éliminer l'Indien dans l'enfant, lui faire oublier sa culture, sa religion, ses origines.
Mais Mukwa se rebelle, décide de fuir et de rejoindre son père trappeur, dans la forêt...

"Dans les wagons de troisième classe destinés aux enfants indiens, tout le monde pleurait.
Même chose sur les quais, puis tout le long du trajet.
Railway of tears...
Jamais train n'avait aussi bien porté son nom."

Mon avis : Issu d'une histoire vraie, ce roman est bouleversant. Je ne connaissais pas l'histoire de ces enfants enlevés à leurs parents, dans le but de leur apprendre l'anglais à travers l'écriture et la lecture.
Elise Fontenaille décrit les tortures, viols et autres humiliations que ces enfants ont vécu au quotidien dans ces pensionnats catholiques. La vie du petit ojibwé qui a inspiré ce récit, est à l'origine de la prise de conscience des occidentaux sur les massacres des populations indiennes dans les années 1960. Débute ensuite un long procès pour condamner les tortionnaires et demander pardon aux populations opprimées, mais après avoir vécu autant de souffrances comment peut-on demander une chose pareille aux indiens ?
Cette lecture fait vraiment réfléchir, à lire et à conseiller !